SEDITION est un magazine papier uniquement consacré à la scène Hardcore au sens large du terme et aux idées qu’elle véhicule. SEDITION est un magazine musical bien évidemment mais nous mettons l’accent sur le coté « conscient et alternatif » et sur la capacité d’un mouvement artistique à créer d’autres schèmes de pensées que ceux que l’on voudrait bien nous imposer quotidiennement. Le magazine est financé par les encarts de publicité achetés par les différents labels/groupes/collectifs qui veulent promouvoir efficacement leurs activités et qui soutiennent aussi directement par la même occasion cette tentative de créer un média durable et sérieux (parmi d’autres) au sein de la scène hardcore. SEDITION est à prix libre, et est un magazine non-profit au sens premier et réel du terme ! Ce site n’est en aucun cas la formule webzine du zine, mais juste une vitrine afin de faire parvenir des news à nos lecteurs et collaborateurs, de télécharger les anciens numéros... Il sera quand même agrémenté au fil du temps d’actualités et d’articles propres au blog.

ALL I NEED

Sincères, fun et très motivés, les petits gars de All I need nous ont gratifié l'année passée d'un premier 6 titres plutôt fameux."Never trust a hardcore-kid who has never listened to punkrock" disait l'autre, rencontre avec le quatuor sudiste.

Comment s'est créé le groupe et quels en sont ses membres ?
Antho : Le groupe s'est créé comme une suite logique au groupe The Cheerleaders. Il contient dans son répertoire pas mal de morceaux qui initialement appartenaient à l'ancienne formation, dont Adrien et Thomas ont fait partie dès le début. Ces morceaux ont été par la suite revisités par la nouvelle équipe . Pour revenir progressivement à la constitution des membres, il faut savoir qu'à la base il y avait un collectif de trois groupes « Rising Dead Boys » qui comptait The Cheerleaders, Lunch et Real Threat. Ce collectif avait pour but l'entraide pour la recherche de dates et créer de temps en temps des projets comme des fanzines ou l'organisation de quelques concerts. De plus, on voulait vraiment partager la scène ensemble. Toujours est-il que l'on avait toujours l'habitude de se filer un coup de main en cas de coup dur... Les aléas de la vie ont fait que très souvent un membre d'une formation s'est cassé pour des raisons aléatoires, et qu'un membre d'un autre groupe du collectif a fini par le remplacer. L'histoire d'All I Need c'est un peu ça.
Sauf qu'au final il n'y a pas qu'une seule autre personne qui s'est greffée, mais plein d'autres membres du Rising Dead Boys. C'est un peu comme une mutation génétique ou encore une méga fusion dans Dragon Ball Z. J'explique, vous êtes prêts ?! …..... Il y a eu Thomas, guitariste dans The Cheerleaders, qui est allé jouer de la basse dans Lunch, William, guitariste-chanteur de Lunch, qui est allé remplacer le bassiste de Real Threat, moi qui étais le batteur-chanteur de Real Threat qui est venu remplacer l'ancien batteur de The Cheerleaders, puis Jérémie le bassiste de The Cheerleaders est parti et s'est fait remplacer par William a la basse. La formation a tellement changé, qu'il fallait trouver un autre nom et repartir sur les nouvelles influences de chacun, et ça a donné All I Need ! Au final c'est la fusion entre deux membres de Real Threat, deux membres de Lunch, deux membres de The Cheerleaders. Comme la théorie de darwin l'indique, soit tu évolues pour t'adapter à ton environnement, soit tu crèves !!!! Les plus motivés du collectif se sont tous réunis pour survivre et continuer à faire de la musique !
All I Need compte donc dans ses rangs : Thomas en guitare-chœur, Anthony en batterie-chœur, Adrien au chant et depuis peu, William à la basse

Comment se passe l'écriture des morceaux ? Y a un capitaine à bord du navire ou alors tout le monde va mettre la main à la patte ? Je trouve ça quand-même diversifié mais cohérent.
Antho : Tout le monde met la main a la patte, personne ne fait son truc de son côté. Pour l'exemple, ce n'est parce que tu es batteur que seul toi a tous les droit sur les parties qui concernent la batterie, et cela marche aussi dans tous les sens. C'est d'ailleurs comme ça qu'en tant que batteur j'ai pu composer pas mal de lignes de chant et qu'Adrien et Thomas ont composé ou remis en question pas mal de mes riffs. Pour nous un groupe est avant tout une énergie de création collective, on est là pour partager . Il y a aussi un grand point d'honneur a notre système, il suffit qu'un membre n'aime pas un riff pour qu'on ne le fasse pas et que l'on cherche une meilleur partie, qui convienne a tous. De cette façon tous le monde est content et personne n'est forcé de faire des compromis, on fait déjà assez de compromis dans la vie pour s'en rajouter dans notre passion, puis cela nous pousse a être toujours plus créatifs.
 AD : En général on part d'un riff de guitare de Thomas, on improvise, on trouve un passage qui nous plaît, on repart du début en gardant ce qui nous a plu, on improvise encore, et les parties se greffent les unes à la suite des autres. Je pense que c'est pour ça que nos structures ne sont pas linéaires, on part toujours vers quelque chose de nouveau, c'est pas intro + couplet + refrain + couplet + refrain + pont + refrain X2, comme les ¾ des morceaux qu'on entend à la radio ou chez bon nombre de groupes, dont beaucoup qu'on écoute et qu'on aime. C'est une formule qui marche très bien, c'est clair, et je pense que nos morceaux peuvent être déroutants parfois -pas de refrain ou pas deux fois le même couplet- mais ça nous permet d'aimer les jouer encore cinq ans après leur composition.

A l'écoute de votre disque j'imagine que vous ne puisez pas vos ressources que dans la scène hardcore, vous pouvez m'en dire plus ?
Antho : Je pense qu'au final nos influence sont beaucoup plus punk rock dans l'ensemble que hardcore ! Mes groupes préférés sont Hot Water Music, Flying Donuts, Pearl Jam, Second Rate, AFI, At The Drive-In, Burning Heads et Flamingo 50.
AD : Oui, je pense aussi qu'on est des punk rockers qui font du hardcore. On vient tous du punk rock à la base, français ou anglophone. Quand on a créé le groupe, nos influences venaient de groupes hardcore mélo comme Rise Against. Maintenant je pense qu'on s'inspire beaucoup plus de groupes comme The Bronx, Refused ou M*Sixteen. Mais à côté on écoute vraiment beaucoup de styles différents et dans le punk rock ça va du punk français au hardcore oldschool en passant par NoFX ou Anti-Flag, AFI avant les deux derniers albums, Against Me !, etc. Chaque groupe nous apporte quelque chose de différent, qui ressort forcément dans nos compos.

Je trouve votre disque déjanté mais c'est rien à côté de ce que c'est sur scène, comment abordez-vous ça ? Y a une grosse touche de spontanéité quand même.
AD : Merci ! La spontanéité est super importante pour moi. Après, on met beaucoup de temps à composer, certes, mais quand on est sur scène on vit vraiment ce qu'on joue, on vit vraiment les émotions qu'on veut faire passer. Et comme notre musique est plutôt rapide est agressive, on a tendance à tout balancer dans tous les sens... On est super fiers de nos compos et quand on les joue on essaye de tirer les gens avec nous, de les entraîner dans notre univers. Et quand ça passe, quand on voit ne serait-ce qu'un regard qui dit « oui, putain, oui ! » alors c'est la meilleure des récompenses. C'est pour ça qu'on essaye de toujours tout donner et même plus, même s'il n'y a que quatre personnes en face de nous. Et je pense que le côté spontané vient de là, mais aussi du fait, comme je le disais, que nos chansons sont composées principalement à partir d'improvisations.

Justement, même si musicalement ce n'est pas ce qui se rapproche le plus de ce que vous faites, je retrouve un peu l'ambiance positive et fêtarde de groupes comme Good clean fun ou 7 seconds à vos concerts, vous en pensez quoi ?
AD : C'est marrant, à chaque fois qu'on nous compare à un groupe, mais à CHAQUE FOIS, hein, c'est un groupe qu'on ne connaît pas ou qu'on aime pas ou qu'on écoute juste pas ! Après, ambiance positive et fêtarde, oui, c'est sûr ! On est là pour partager notre passion, pas pour se mettre sur la gueule. En plus on essaye de faire passer un message positif, c'est ce que je fais dans mes textes. Le punk rock et le hardcore m'ont beaucoup aidé et beaucoup apporté, si je peux apporter quoi que ce soit à quelqu'un, ça serait juste génial. Certains de mes textes parlent du coup de reprendre le contrôle de sa vie, d'assumer ses idées, ses tendances sexuelles ou non et de se faire accepter tel-le que l'on est. Et puis c'est vrai qu'en concert, on dit souvent « approchez-vous, on est gentils ! »

Comment ça se passe la scène punk hardcore dans le sud est, quels groupes vous inspirent ? Marseille c'est très rock n roll.
Antho : Marseille, heureusement qu'il y a des assos comme Chavana et Massilia's Burning !!! qui organisent des tas de choses là-bas, qui travaillent vraiment bien et qui permettent de faire vivre la scène punk rock et hardcore dans notre coin. Et puis dans le sud est il y a nous aussi, le Rising Dead Boys (il faut bien se faire de la pub) qui sommes en gestion de locaux de répète et qui organisons une date par mois à l'Humus. D'ailleurs si vous cherchez une date envoyez-nous un mail à risingdeadboys@laposte.net ou par courrier: Rising Dead Boys 45, ch du Grand Jas 13580 - La Fare les Oliviers, on est toujours en recherche de groupes cools !
AD : La scène dans le sud est est divisée géographiquement entre Nice, Toulon et Marseille, qui est la plus importante. C'est une scène quand-même très spéciale, avec un public en règle général assez froid. Beaucoup de groupes qui faisaient salles combles dans le reste de la France ou ailleurs s'y sont cassé les dents... Il y a énormément de groupes, mais malheureusement le public ne suit pas toujours et les groupes eux-mêmes ne se sentent pas souvent investis et ne se soutiennent pas toujours les uns les autres, c'est vraiment dommage. Du coup les organisateurs s'épuisent et se ruinent un peu plus à chaque concert. Heureusement qu'il y a des passionnés qui ne lâchent rien !
Après, je ne pense pas que nous soyions influencés musicalement par des groupes du sud est. Par contre, quand on voit des groupes Niçois (à peu près) comme I.M.O.D.I.U.M ou Xtramedium qui se bougent le cul et tournent tout le temps et partout, c'est sûr que ça nous donne envie d'en faire autant !

Quels sont vos projets ?
AD : Antho s'occupe de nous prévoir des week ends de concerts pour le dernier trimestre 2012, certains avec Lunch, et une petite tournée au mois de décembre avec Xtramedium. On devrait peut-être faire un clip, aussi.
Antho : Je pense qu'un album serait le bienvenu ! Et bien sûr faire le plus de concerts que l'ont peut et partager avec les groupes et les gens que l'on croise sur la route ! Notre principal projet reste quand -même de survivre...

Un dernier mot
Antho : Merci a toi et à l'intérêt que tu nous portes, c'est notre plus belle récompense quand on nous donne l'occasion de nous exprimer, et quand on s'intéresse a ce que l'on fait ça nous fait toujours chaud au cœur !
AD : C'est clair, merci ! A celles et ceux qui lisent ça, merci aussi, n'hésitez pas à nous contacter pour quoi que ce soit, n'hésitez pas à aller à la rencontre des groupes, surtout si vous aimez ce qu'ils font, soutenez les concerts, soutenez les artistes et les organisateurs, soyez curieux-ses et faites des groupes !

ACTU
ALL I NEED "Second chance"