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SPORT

Les costauds de Sport viennent d'uploader leur nouvel album (ainsi que l'ancien) sur leur bandcamp. 13 nouveaux titres de punk rock avec une grosse touche rock indé, la fraicheur de l'été !
Sans doute une interview pour bientôt ici même.

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MÖRSE

On va commencer à croire que j'affectionne particulièrement la scène nordique, ce qui est sur c'est que celle-ci est remarquablement prolifique de nos jours en matière de punk-hardcore. En effet, voici Mörse, petit dernier de la scène Lilloise, mais pas des moindres. La démo m'a schotché, il fallait que j'aille voir ça de plus près. 

Votre première démo date de 2011, vous êtes un groupe relativement "jeune", vous avez fait d'autres groupes avant ? Comment se sont passés les débuts ?
 Nous avons tous fait partie de formations plus ou moins obscures par le passé : entre autres, Eva-01 pour Rémi, Tim et moi (Clément) et Copy of a Copy pour Denis. Parallèlement à Mörse, Tim et Virgile, respectivement guitariste et batteur, jouent dans Stone Dead Matador, un groupe garage/surf.
Concernant les débuts je dois avouer que nos répétitions étaient davantage synonymes de frustration voire de fuite en avant... Nous devions faire face à des soucis de locaux et ne pouvions jouer sur notre propre matériel ; de plus, ne nous voyant pas de la semaine, nous avions tous beaucoup de choses totalement inutiles à se raconter. En gros, on ne donnait vraiment pas cher de l'avenir de Mörse (qui d'ailleurs à l'époque n'avait même pas ce nom !). Les choses ont vraiment commencé à prendre forme quand nous sommes arrivés à notre local de Roubaix mi 2011 : les compos se sont mises en place et le groupe a également trouvé son nom définitif.

Pourquoi le choix du chant en français ? Caen n'est pas si loin que ça de Lille, une petite influence de cette scène ?
 D'aussi loin que je me souvienne, je ne sais pas si la question s'est vraiment posée un jour ! Dès le départ, nous voulions un nom court en Français (pour le coup c’est un peu raté) et un chant français, finalement dans la continuité du chant présent dans Eva-01. On n'a pas démarré le groupe en se disant : « bon les mecs, soyons super originaux, chantons des trucs totalement obscurs dans la langue de Michel Sardou ». 
Ayant presque toujours écrit des textes en français, je me voyais mal me remettre à l'anglais, et tenter vainement de masquer des lacunes et des paroles ineptes dans une langue étrangère ! 
Pour ce qui est de l'influence de la scène caennaise, le groupe Amanda Woodward (entre autres et plus particulièrement) a toujours représenté quelque chose de spécial, notamment pour Rémi et moi. Je ne sais pas s'il s'agit du son "emo 90's" ou alors des paroles sortant des clichés "punk" tout en restant engagées... Il est vrai que pour Mörse, nous ne voulions pas être affiliés à une vraie scène punk politisée voire à la scène crust, du moins pour les textes, même si le crust, notamment au niveau du son et du côté épique, est une grosse influence pour nous tous.

Vous avez récemment fait 4 dates avec Loma Prieta, comment ça s'est passé ?
 C'était ENORME! la tournée a certes été courte, mais tellement intense ! On a pris ça comme une vraie chance de pouvoir jouer avec eux durant 4 dates successives. Alors certes, ce sont des types assez discrets (peut-être une caractéristique des groupes exilés pendant longtemps ?), mais qui savent aussi être vraiment cools et disponibles. De plus, c'est un gain d'expérience vraiment important que de jouer avec un groupe ayant un background aussi riche : ça nous a entre autre appris à monter et démonter une backline en un temps record. De plus le fait de partir en tournée est vraiment l'occasion de mettre à profit des années d'entraînement au tetris et qui sont décisives lorsqu'on doit ranger le van. 
Par contre, ne citer que Loma Prieta, c'est oublier de parler d'Oathbreaker, avec qui nous avons joué à Köln et qui est un groupe totalement énorme! Sans oublier nos rencontres avec les groupes Autarkeia, Panzram (responsable d'une soirée mémorable à Darmstadt), Sailing On, Birds In Row et Graf Orlock. Sans oublier également le groupe Hammers, qui est peut-être notre plus grosse claque de l'année : des tueurs sur scène et des mecs extras!

Dans les différentes chronique que j'ai pu lire de votre dernier disque, il semble que votre petit coté rock n roll, presque stoner fasse l'unanimité, qu'en pensez vous ?
 Le côté rock'n roll/stoner vient au départ principalement du style de Tim dans la composition. En gros, il se pointe en répéte avec l'envie de claquer des riffs presque "vintage" et mon boulot est de rajouter un gros son par dessus. Je ne sais pas au final si c'est ce dans quoi nous sommes le plus performant (vocabulaire dégueulasse d'entreprise et/ou de sportif). Quoi qu'il en soit, c'est une facette que nous voulions explorer dès les prémices du groupe, sans vraiment se dire que ça reviendrait régulièrement dans des chroniques, ni même penser que le groupe ferait l'objet de chroniques. Je pense que l'on va continuer dans cette voie tout en explorant pas mal d'autres choses que nous gardons pour le moment dans un coin de nos têtes.

A ce sujet, je trouve que le coté rock se place surtout dans la composition, dans le sens où je trouve les compos très spontanées, mélodiques et presque épurées à une époque où la démonstration technique est de mise.
Vous en pensez quoi ?
 Le rock se doit d'être spontané. Et encore plus le punk! Après ce n'est peut-être qu'un avis personnel. Je pense toutefois que lorsqu'on aborde un style assez rentre-dedans, limite frontal, il est primordial de garder une vraie spontanéité. Après, pas question d'épurer pour dire d'épurer et ne garder que l'essence de la musique que l'on veut faire ; mais pourquoi partir dans des délires techniques quand 3 accords vont te filer autant d'émotions que 15? Après, on ne crache pas sur l'ajout de technicité, on pense d'ailleurs à complexifier (sans doute) les compositions à venir. Par contre je ne me vois pas rentrer dans une démarche musicale s'apparentant à de la démonstration et faisant penser à un fan de heavy metal qui ne s'assumerait pas.

Quels sont vos projets pour la suite ?
 La fin d’année va être un peu particulière car deux d’entre nous se marient tandis que d’autres sont en recherche d’une situation pro moins bancale. C’est pas du tout punk dit comme ça mais pour le coup l’aspect ‘perso’ a indéniablement des répercutions sur notre vie de groupe. On aura donc moins de temps pour Mörse mais on va tout de même en profiter pour sortir un nouveau morceau en septembre/octobre que l’on vient d’enregistrer, on espère aussi pouvoir se dégager quelques jours pour partir à droite à gauche et enfin on va continuer de composer dans l’optique d’enregistrer un format plus long en 2013.

Tribune libre !
 Rien à voir réellement avec le groupe (quoique), mais j'ai repéré une magnifique voiture-castor sur Leboncoin, une affaire ! J'hésite à vendre mon matériel de musique pour en faire l'acquisition, ce qui représenterait pour moi, je pense, un vrai accomplissement personnel.  

ACTU :
Mörse S/T




 G-rom

BERRI TXARRAK

De squats en festivals, le trio basque écume les routes depuis près de 20 ans. Créatif, passionné et insatiable, le groupe vient de sortir un nouvel album "Haria", où les mélodies pop côtoient riffs punk rock ou post hardcore. Une rencontre s'imposait. 

7 disques, un DVD, un incalculable nombre  de tournées partout dans le monde… C’est comme ça que vous imaginiez les choses quand vous avez commencé le groupe ?
Bien sur que non. Nous avons commencé à faire du bruit. Comme tous les groupes qui commencent nous avons fait ça pour se marrer et crier contre les choses que nous n’aimons pas.

D’une certaine manière vous avez un peu brisé les barrières de la langue, qu’en pensez-vous ?
Les gens veulent de la bonne musique, et ce, peu importe le langage. Evidement, si tu écoutes les mass medias, il semble qu’il y ai une réelle dictature anglophone dans la « musique », mais heureusement il y a beaucoup de groupes qui font ça à leur façon et qui se foutent bien de ces medias là.

Quelle influence à pu avoir la scène punk basque DIY des années 80 sur votre musique ? Des groupes comme Eskorbuto ou Kortatu doivent avoir laissé une trace ?
Je pense que c’était une ère différente, mais bien évidement la scène dans laquelle nous évoluons a été influencée par ces groupes et leur passion. Je voudrais aussi citer ces chanteurs folks des années 60 tels que, Mikel Laboa ou Benito Lertxundi, qui ont été les premiers à apporter une touche « moderne » à la musique basque sous la dictature franquiste. Nous devons beaucoup à ces 2 scènes.

D’un autre coté, je peux aussi sentir une certains influence « classic rock » dans votre musique. Vous avez commencé en 1994, à cette époque des groupes comme Nirvana, Pearl Jam ou Weezer étaient les références en termes de rock mainstream. Qu’en pensez-vous ?
J’avais 13 ans au début des années 90, j’ai commencé à écouter du rock à ce moment là. En sommes, il est tout à fait normal que je sois influencé par les pointures rock de cette décennie. J’adore ces groupes dont tu parles.

A ce sujet, je suis un grand fan de Matt Sharp (premier bassiste de Weezer, leader de The rentals…), comment s’est-il retrouvé sur « Haria » ? Est-il vrai que vous lui avez proposé le poste de bassiste ?
Nous savions que nous allions enregistrer aux états unis, et à cette époque là notre bassiste Mikel avait récemment quitté le groupe. Alors, oui, nous lui avons demandé s’il voulait jouer sur tout l’album. Il a refusé, mais il avait aimé notre DVD et m’avait demandé à l’époque de chanter un titre sur l’album de The Rentals « song about time ». « Haria » a été enregistré à LA, là où il habite, il est donc venu nous voir en studio et a fini par chanter sur un titre avec nous. C’était comme un rêve qui se réalisait, il a été super cool avec nous.

Justement, pour « Haria » vous avez pris Ross Robinson (at the drive in, korn…)  comme producteur, ainsi que Steve Hevetts (snapcase, kid dynamite…) comme ingé son, je pense que c’est un peu le parfait mariage pour vous, comment c’était ?
Steve n’a été là que quelques jours pour aider à commencer l’enregistrement, mais c’est Ross qui a fait le plus gros du travail. C’était très intéressant and intense comme expérience, sa passion pour le pouvoir de musique est quelque chose que je n’oublierais jamais. Nous avons beaucoup appris et il a amené les morceaux à un autre niveau.

La photo que vous avez prise pour la couverture de “Haria” est plutôt cool (voir plus bas) , un peu dans l’esprit des photographe de surf des années 70, comme LeRoy Grannis ou Jeff Divine. Mais quel est le sens cache derrière ?
Galder, notre batteur, est aussi photographe. Cette photo a été prise par lui à Venice beach, là où l’album a été enregistré. « Haria » signifie « le fil », et parle de l’équilibre dont nous avons besoin dans la vie. Cet instinct que nous devons suivre pour passer des ténèbres à la lumière. Galder à pensé que cette photo capturait bien cette idée, et nous avons été d’accord. Je pense que c’est une belle couverture, et rend bien en LP :)
 
Comment s’est passé votre dernière tournée française avec Burning Heads ?
Nous avons un paquet de bons souvenirs de ces concerts. Burning Heads est un groupe que nous aimons musicalement et humainement. Nous avons organisé un concert pour eux il y a quelques semaines, nous y avons joué également et c’était génial. C’est le genre de groupe avec lequel tu veux jouer encore et toujours.

Quels sont vos projets maintenant ?
L’album a été sorti dans toute l’europe par Graviton / Rough Trade, nous  voulons donc faire une tournée européenne, sans doute après l’été. Entre temps, nous avons quelques festivals en Espagne.

Merci pour l’interview, un dernier mot.
Merci beaucoup pour ton intérêt, visitez notre site, vous pouvez y trouver les traductions de nos paroles ainsi que toutes les news en anglais. 

 ACTU
 Berri Txarrak - Haria
  




G-Rom