Matérialisant les différentes envies et frustrations d’une bande de joyeux activistes, Splint et Never Again sont deux groupes tout deux localisés sur Dijon mais partageant plusieurs membres habitants çà et là. Interview croisée de ce patchwork DIY.
Pouvez vous me faire un petit historique de chaque groupe ?
Romain (chant Splint! /basse Never again) : Salut !
Romain (chant Splint! /basse Never again) : Salut !
Bon on va essayer de faire court ! Faut savoir un truc : Dijon c'est petit, y'a pas des millions de zicos, et on a tous plus ou moins déjà joué ensemble sur des concerts ou dans des groupes communs.
En gros, pour splint!, on essayait avec Fred (batteur & accolyte dans red cold seasons, gothaflower et j'en passe) de faire un groupe de hardcore punk un peu mongol dans la veine de bbq chickens, circle jerk voir plus speed genre in defence... On a tenté plusieurs formules avant de retrouver Roderic (guitare, ex krapnek, crust de Dijon) et Vince (basse, ex time will tell, skacore d'Annemasse), de bons potes qui coup de bol etaint plutot dispo. Vince et moi habitant a Paris, et la vie de groupe étant toujours un peu compliquée, on a décidé de pas s'éterniser et de monter un set en vitesse, histoire d'en profiter et d'aller jouer où on pouvait.
Fred (batterie Splint! / Never Again) : On a fait quelques dates franco-suisses, enregistré une dizaine de titres (dont une outro ego trip / featuring hip hop avec un rappeur libannais hyper cool, MC Moe aka Gemini7 ; checkez !), puis notre gratteux s'est tiré en Australie pendant l'été 2011. Un peu avant, Romain et moi avons accompagné Biro (guitariste dans Never Again, ex Red cold seasons / Gotha flower) dans son projet hardcore 90's, « Never ».
Romain : c'était un groupe de hardcore plus personnel, orientation 90's vague suédoise (raised fist, 59 time the pain, whithin reach, tu vois l’idée).
Fred : on a fait une seule date. Juste après, j'ai commencé à faire des boeufs avec Bébert (batteur dans who needs maps, label & distro orchidscent), puis Biro et Romain nous ont rejoints. On a fini par pondre un set à la fois rock, mélo et punk hardcore, et on appelé çà Never Again.
Romain : au même moment, Splint! s'est mis en pause prolongée suite au départ de Rod pour le pays des wombats. On s'est motivés pour enregistrer une démo, on a fait quelques dates franco-allemandes, ensuite bah en gros on est là, tranquille !
Il est sur que chaque groupe fait passer sa rage et sa frustration d'une manière qui lui est propre, comment appréhendez vous ça ?
Fred : c'est sûr qu'il y a un côté exutoire dans le style et tout ce qui tourne autour, surtout en concert. Et dans les deux groupes, chacun - qu'il soit statique ou agité - y trouve un bon moyen de passer ses nerfs sur quelque chose (pour verser dans les classiques, je trouve que les paroles de "bottled violence" et "little friend" de Minor threat résument bien ce genre d'état d'esprit). Mais même si on fait parfois des têtes d'enragés, on est vraiment dans une dynamique positive : on se vide la tête et on se fait plaisir. C’est pas aussi flashy qu'un club de fitness, mais çà défoule bien !
Romain : Je sais pas effectivement si on peut parler de frustration et de rage, dans le sens où on n'a pas de message autre que se marrer, passer du temps ensemble et essayer de rencontrer du monde, c’est vraiment un défouloir. Du coup même si la musique est assez différente d’un groupe à l’autre, l’état d’esprit quand on se retrouve (que ce soit pour jouer, répéter, ou se mettre d’accord pour savoir qui parle pour l’interview) est le même, c’est un concours de conneries entre nous…. On fait des groupes pour le fun, à durée de vie limitée (1 an / 1 an et demi en moyenne) ; çà reste spontané et on en profite au taquet !
Never Again sonne vraiment comme un groupe 90's, quelle est l'influence de cette période sur votre musique ?
Biro (Chant gratte Never again) : ouaip 90's à mort ! Le style s'est goupillé tout seul, on a joué et çà a donné never again, sans se poser de questions.
Romain : Clairement une période majeure. Roby et moi, on est restés bloqués dans les nineties. On a une grande majorité de disques de hardcore et de punk rock de cette époque (Trial, Reach the sky, Strife…) et les groupes récents qu'on écoute ont souvent un feeling nineties (Allegiance, Trapped under ice, Mongoloids...) Du coup, çà ne peut que ressortir dans les compos, et surtout dans le son, avec des grattes épaisses et froides, une batterie sans trig et des compos simples.
Romain : Clairement une période majeure. Roby et moi, on est restés bloqués dans les nineties. On a une grande majorité de disques de hardcore et de punk rock de cette époque (Trial, Reach the sky, Strife…) et les groupes récents qu'on écoute ont souvent un feeling nineties (Allegiance, Trapped under ice, Mongoloids...) Du coup, çà ne peut que ressortir dans les compos, et surtout dans le son, avec des grattes épaisses et froides, une batterie sans trig et des compos simples.
Je suis étonné qu'avec l'âge il n'y a pas plus groupe qui fasse ressortir ces influences là, à moins que cela soit globalement plus subtil. Qu'en pensez vous ?
R : Les jeunes sont incultes, les gens de notre génération sont des abrutis et les vieux se la pètent, y’a pas de scène, pas de cohésion, pas d’échange, çà se forme en téléchargeant sur des blogs des saloperies métal réétiquetées beatdown hardcore mes couilles….
Nan sans rire, j’en sais rien, çà ressort pas beaucoup c’est vrai, je saurais pas dire d’où çà viens.
Fred : peut-être que çà va venir avec le temps. La nostalgie 90's est bien vivante chez les presque trentenaires (on ironise plus facilement sur de la dance que sur de la disco pour shaker les bootys en soirée).
Nan sans rire, j’en sais rien, çà ressort pas beaucoup c’est vrai, je saurais pas dire d’où çà viens.
Fred : peut-être que çà va venir avec le temps. La nostalgie 90's est bien vivante chez les presque trentenaires (on ironise plus facilement sur de la dance que sur de la disco pour shaker les bootys en soirée).
En ce qui concerne Splint je trouve que votre musique est résolument basées HxC 80's, mais avec une intention très actuelle, quel est votre avis ?
F : c'est marrant que tu dises çà, un pote me faisait exactement la même remarque à propos du son du CD : brut et un peu crade façon HxC 80's, mais aussi "puissant" et distinct comme les prods actuelles. A la base, avec Romain, on voulait faire du punk hardcore marrant à la BBQ chickens, tout en lorgnant un peu sur les 80's (influence Minor threat, circle jerks, gorilla biscuits, etc.) Rodéric a amené sa touche crust / metal, et Vince son côté noise ; çà donne un genre de mélange hardcore all school.
R : c’est clair que dans le style, les 80’s ont fait beaucoup, les gratteux avaient souvent une façon de jouer super originale, et ca s’est uniformisé par la suite. J’aime vraiment ce coté imprévisible qu’il y avait, dans la technique, dans la façon de composer et de jouer aussi, toute en agressivité. Par contre comme on le disait au dessus, on se retrouve carrément plus dans le son 90’s, c’est un peu un mix des deux quoi.
Quelle place laissez-vous pour les paroles ? De prime abord ça m'a l'air bien second degré, mais pas tant que ça en fait
Quelle place laissez-vous pour les paroles ? De prime abord ça m'a l'air bien second degré, mais pas tant que ça en fait
Biro : les paroles pour moi restent accessoires. En effet, il y avait des textes "engagés" qui se sont transformés en conneries, du style "the skin color" qui est devenu "the beer color", car la majorité du groupe ne voulait pas de textes "engagés" au pied de la lettre ; le détournement nous a plu !
Fred : je crois qu'on cherche à rester pudiques et réalistes. Comme tout le monde, on a des amplis made in Taïwan, on pollue, on porte des t-shirts produits au rabais, et on aimerait que çà change. Mais pour donner des conseils, il faut des solutions, et vu notre audience ce serait un peu utopique de chercher à sensibiliser les gens à telle ou telle cause (d'autant qu'il faudrait déjà qu'on soit raccord sur nos principes). C'est difficile d'écrire un texte engagé sans tomber dans le cliché naïf ou dans la figure imposée. Après, il y a quelques textes premier degré sur les deux skeuds (where should I start?, Buddy, DI-Way...), mais ils sont pas non plus d'une profondeur mémorable.
Globalement, on préfère rester en terrain neutre et parler de musique, de hamsters ou encore de chats qui branlent rien de la journée. D'autant que toutes les lignes de chant sont posées en yaourt à l'origine (et parfois même jusqu'à l'enregistrement !)
Comment réussissez-vous à développer ces projets au niveau local ? Quelle est la prochaine étape ?
Comment réussissez-vous à développer ces projets au niveau local ? Quelle est la prochaine étape ?
Romain : hmm on développe pas grand chose en fait, on essaie d’organiser des concerts de temps en temps (quand plus personne ne veut de nous), certains d’entre nous ont développé des petits labels (le plus souvent pour sortir leurs propres cds et ceux des potes), mais on a pas eu à faire grand chose. Il y a des assos et des lieux comme les tanneries qui permettent de voir souvent de bon concerts, on en profite et on s’incruste où on peut !!
Fred : on a un développement très consanguin, on fait des groupes comme on pisse et c'est un peu tout le temps la même équipe (cf. les paroles de GoldxCoast crew, sur le CD de Splint!).
Romain : voilà ce qu’on lui offre, à la scène !
Fred : Au passage, coucou à Kazan, after taste, you fail!, uhl, bomb the gig, Maloka, et à Olive du deep inside ! Prochaine étape, se faire connaître ; donc merci à toi et à l'équipe du zine !
Tribune libre !
Vince (Basse Splint !) : Ouais ! Pour faire simple et rapide, j'fais un festival dont ce sera la 3ème édition cette année, le Humanist Records Festival, sur Dijon et Paris. 30 groupes et une dizaine de soirées, du 8 au 26 mai.
Tribune libre !
Vince (Basse Splint !) : Ouais ! Pour faire simple et rapide, j'fais un festival dont ce sera la 3ème édition cette année, le Humanist Records Festival, sur Dijon et Paris. 30 groupes et une dizaine de soirées, du 8 au 26 mai.
On est 6 à faire ce fest, avec notre passion, et tout notre coeur. Globalement DIY, l'idée c'est de faire un fest sur la musique indépendante. La prog va de la pop au hardcore, new wave, noise, folk, musique expé...
NEVER AGAIN joueront pour l'occaz leur final show, vendredi 25 mai à Jon-Di.
Y'a pas un centime public dedans, on veut rester hyper indépendants.
Si vous êtes sur la capitale, à Dijon, ou n'importe, passez nous voir !
Infos, prog, dates, etc... (il y a une souscription pour ceux qui veulent nous filer un coup de main) :
CARGO COLLECTIVE
CARGO COLLECTIVE
Et j'sors également une tape de PNEU "Highway To Health" sur le label que je fais avec ma zouzz : Flying Shoes Rcds. Et bientôt un split 100 % grrrnd zero avec Direction Survet et panpanpan ! J'fais un site bientôt.
Et Merci !!!
Les deux disques sont en écoute sur BANDCAMP
g-rom