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NIGHT BIRDS

Et on continue avec les interviews du numéro avorté. Cette fois c'est Night Birds qui s'y colle avec une interview faite il y a un an.
Voici des oiseaux de nuit ne faisant pas figure d'oiseaux de mauvaise augure. Et bien au contraire, signant sans doute l'album  de 2011, les new yorkais nous proposent un punk rock de haut vol, bercé par Black Flag, Adolescents ou encore Dead Kennedys. Rencontre avec le bassiste Joe Keller

2011 fut une année plutôt remplis pour vous, un nouvel album, des tournées...
Je suis tellement content que nous ayons accompli toutes ces choses. Nous avons passé des heures à composer et travailler pour un album de 20 minutes a final. Mais nous en sommes fier, et le le défendre sur scène nous tiens à cœur.
Justement comment s'est passé votre dernière tournée européenne ?
C'était fantastique, c'était pour moi quasiment le but d'une vie. Je n'ai pas été déçu, l'hospitalité des squats européens est incroyable. Si seulement nous pouvions traiter les groupes en tournée comme ça aux USA. J'aime à boire toutes les bières que votre continent à a offrir. 

Tu as sentis d’autres écarts culturels ? Est ce que tu t'y attendais ? 
Il y a peut être quelques petite écarts mais je m'y attendais. Pour être honnête je m'attendais à plus de propos anti-américain, mais tous les gens que nous avons rencontrés étaient très amicaux. J'ai appris que si tu es américain et que si tu veux devenir européen, tout ce que tu as à faire c'est pratiquer l'ironie en prétendant que tous les américains sont obèses et en secouant ton propre ventre. Ca marche plutôt bien.
De plus nous avons découverts de super groupes tels que Night Fever ou Terrible feeling. 

Vous n'êtes pas nés de la dernière pluie, vous avez cependant cette rage qui subsiste pour continuer à jouer ce genre de musique. A quel moment vous êtes vous rendu compte que cela n'allais pas être que le hobbie du week end ? 
Quand j'avais 25 ans, I j'ai quitté un boulot plutôt bien payé pour partir en tournée pendant 10 semaines. Je pense qu'à ce moment j'ai su que j'allais faire ça pendant longtemps.

J'aime beaucoup votre façon de mixer des éléments surf music avec punk rock assez sombre. La comparaison avec Dead Kennedys est évidente, mais cela va t il au delà ?
Oui, nous adorons tous Deak kennedys, mais Mike est un gros fan de surf music 60's, et connais tous les disques marquant ou non de ce style. Il aime bien jouer de ce style en y amenant sa touche personnelle, et c'est vrai qu'incorporé dans un groupe de punk rock, ça sonne comme DK. Mais ça nous va, c'est cool d'être comparé à DK.

Ca vous donne une petite touche californienne, sur un fon new yorkais. A ce sujet, à quel point le fait d'y vivre vous influence ? 
Oui, notre musique est définitivement influencée par le punk rock californien de la première heure, mais notre attitude est vraiment “east coast”. En gros c'est quelque chose de plus bourru, court et grossier. Enfin je généralise un peu, ce n'est pas toujours le cas
 
A propos de New york encore, nous célébrons les 10 ans de la mort de Joey Ramone, qu'est ce que cela représente pour toi ?
Je pense que Joey est la figure la plus iconique du punk rock. C'est une légende du rock à mes yeux.

Votre dernier disque « the other side of darkness » est très bien nommé. Une noirceur et un certain pessimisme s'en dégage. Ne penses tu pas que le pessimisme est quelque la façon une mutation de la rage juvénile ? 
Haha, je ne pense pas que nous soyons si pessimistes, nous sommes honnêtes. Je suis plein d'espoir par rapport à beaucoup de choses, c'est juste que ces choses ne feraient pas un bon titre de punk rock. J'aime plus à parler des choses dont je doute en ce bas monde. Cela ressort effectivement dans nos morceaux.

Le titre « Hoffman Lens » est une référence directe au film « they live » de John Carpenter, pour moi la métaphore est presque évidente, et le titre parle de la manipulation de l'opinion publique par l'Etat et autres. Mais quelque part, ceci ne pourrait pas t il être une métaphore du punk rock ? Quelque chose qui t'aide à voir le monde tel qu'il est. 
Oui, ce titre fait bien référence au film, de nos jour la réalité à largement dépassé la fiction. Ce titre est donc une réaction à beaucoup de choses, les causes du crash boursier de 2008, la loi sur les télécommunications de 96, et bien d'autres choses.
Cependant, ton interprétation est très intéressante, je n'aime par dire aux gens ligne par ligne le sujet d'un des mes morceaux, car les gens ont tous une façon de voir les choses et une opinion différente. Ce n'est pas parce que j'ai écris ceci avec une idée en tête que les autres idées sont fausses. Donc, oui pourquoi pas.


Pour rester sur le film et sur cette métaphore. Dans plusieurs scènes Roddy Piper essaye de convaincre les gens qu'ils sont manipulés et échoue.
Je vois... Le punk rock est de la musique. Je ne pense pas que l'on puisse dire que c'est un succès ou un échec, il y a bien sur une culture associée à la musique qui est incroyablement variée en fonction des sous genres. Oui, le punk rock peut t'ouvrir à beaucoup de nouvelles idées. Moi même, avant de de découvrir tout ça j'étais très rigide et moraliste, très religieux et en bon chemin pour devenir un trou du cul de républicain (tous ne sont pas des connards, mais ça existe). Beaucoup des idées que j'ai tiré du punk rock m'ont tirées de cet état d'esprit, et ont formés ce que je suis aujourd'hui, même si cela sonne cliché ou niais. Et ce pourquoi, j'ai été ouvert à des nouvelles idées, de nouveaux sons, de nouvelles expériences que je n'aurais jamais vécus autrement. Tu peux donc tirer beaucoup de choses de cette musique au delà du plaisir musical. Mais je ne pense pas que le punk rock sera le catalyseur d'un quelconque renversement dans le monde.

 A propos de votre titre « oblivious », vous parlez d'une fin du monde évidente. Je pense à la peur du conflit nucléaire généré par le gouvernement américain pendant la guerre froide, vous avez du être bercé par ça.
Ce n'est pas tellement à propos d'un apocalypse nucléaire, mais d'un apocalypse global. Le sample d'avant le tire par d'un désastre nucléaire, mais c'est parce qu'il vient des années 80. Je ne sais pas comment cela se passe en France, mais ici il a beaucoup d'instance dans la culture américain qui prédisent une fin du monde imminente. L'un d'eux est un religieux appelé Harold Camping. Il se fait des millions en disant aux gens que la fin du monde est proche. Beaucoup de gens sont effrayés de l'apocalypse maya qui devrait arrivé en 2012. Nous disons donc que cela ne sert à rien d'en avoir peur, car nous sommes tous impuissants si cela arrivait.

Bon, vous vivez actuellement un tournant, comme allez vous appréhender ça ?
C'est un peu tôt pour le dire, mais nous dressons un nouveau plan de bataille pour l'année prochaine. Nous allons enregistrer quelque chose, mais ne savons pas encore la forme que cela va prendre. Je suis très excité à l'idée de travailler sur quelque chose de nouveau. Nous avons bien sur des titres déjà prêts. Et crois moi, ca sera encore meilleur que « the other side of darkness ».

Un dernier mot ?
A la prochaine (en français dans le texte!  (je n'ai pas le bon clavier pour mettre les accents à leur place)

ACTU
NIGHT BIRDS
"The other side of darkness"




G-Rom