Sincères, fun et très motivés, les petits gars de All I need nous ont gratifié l'année passée d'un premier 6 titres plutôt fameux."Never trust a hardcore-kid who has never listened to punkrock" disait l'autre, rencontre avec le quatuor sudiste.
Comment s'est créé
le groupe et quels en sont ses membres ?
Antho : Le groupe
s'est créé comme une suite logique au groupe The
Cheerleaders. Il contient dans son répertoire pas mal de
morceaux qui initialement appartenaient à l'ancienne
formation, dont Adrien et Thomas ont fait partie dès le début.
Ces morceaux ont été par la suite revisités par
la nouvelle équipe . Pour revenir progressivement à la
constitution des membres, il faut savoir qu'à la base il y
avait un collectif de trois groupes « Rising Dead Boys »
qui comptait The Cheerleaders, Lunch et Real Threat. Ce collectif
avait pour but l'entraide pour la recherche de dates et créer
de temps en temps des projets comme des fanzines ou l'organisation de
quelques concerts. De plus, on voulait vraiment partager la scène
ensemble. Toujours est-il que l'on avait toujours l'habitude de se
filer un coup de main en cas de coup dur... Les aléas de la
vie ont fait que très souvent un membre d'une formation s'est
cassé pour des raisons aléatoires, et qu'un membre d'un
autre groupe du collectif a fini par le remplacer. L'histoire d'All I
Need c'est un peu ça.
Sauf qu'au final il n'y a pas qu'une seule autre
personne qui s'est greffée, mais plein d'autres membres du
Rising Dead Boys. C'est un peu comme une mutation génétique
ou encore une méga fusion dans Dragon Ball Z. J'explique, vous
êtes prêts ?! …..... Il y a eu Thomas, guitariste dans
The Cheerleaders, qui est allé jouer de la basse dans Lunch,
William, guitariste-chanteur de Lunch, qui est allé remplacer
le bassiste de Real Threat, moi qui étais le batteur-chanteur
de Real Threat qui est venu remplacer l'ancien batteur de The
Cheerleaders, puis Jérémie le bassiste de The
Cheerleaders est parti et s'est fait remplacer par William a la
basse. La formation a tellement changé, qu'il fallait trouver
un autre nom et repartir sur les nouvelles influences de chacun, et
ça a donné All I Need ! Au final c'est la fusion entre
deux membres de Real Threat, deux membres de Lunch, deux membres de
The Cheerleaders. Comme la théorie de darwin l'indique, soit
tu évolues pour t'adapter à ton environnement, soit tu
crèves !!!! Les plus motivés du collectif se sont tous
réunis pour survivre et continuer à faire de la musique
!
All I Need compte donc
dans ses rangs : Thomas en
guitare-chœur, Anthony en
batterie-chœur, Adrien au chant et depuis peu,
William à la basse
Comment se passe
l'écriture des morceaux ? Y a un capitaine à bord du
navire ou alors tout le monde va mettre la main à la patte ?
Je trouve ça quand-même diversifié mais cohérent.
Antho : Tout le
monde met la main a la patte, personne ne fait son truc de son côté.
Pour l'exemple, ce n'est parce que tu es batteur que seul toi a tous
les droit sur les parties qui concernent la batterie, et cela marche
aussi dans tous les sens. C'est d'ailleurs comme ça qu'en tant
que batteur j'ai pu composer pas mal de lignes de chant et qu'Adrien
et Thomas ont composé ou remis en question pas mal de mes
riffs. Pour nous un groupe est avant tout une énergie de
création collective, on est là pour partager . Il y a
aussi un grand point d'honneur a notre système, il suffit
qu'un membre n'aime pas un riff pour qu'on ne le fasse pas et que
l'on cherche une meilleur partie, qui convienne a tous. De cette
façon tous le monde est content et personne n'est forcé
de faire des compromis, on fait déjà assez de compromis
dans la vie pour s'en rajouter dans notre passion, puis cela nous
pousse a être toujours plus créatifs.
AD : En général
on part d'un riff de guitare de Thomas, on improvise, on trouve un
passage qui nous plaît, on repart du début en gardant ce
qui nous a plu, on improvise encore, et les parties se greffent les
unes à la suite des autres. Je pense que c'est pour ça
que nos structures ne sont pas linéaires, on part toujours
vers quelque chose de nouveau, c'est pas intro + couplet + refrain +
couplet + refrain + pont + refrain X2, comme les ¾ des
morceaux qu'on entend à la radio ou chez bon nombre de
groupes, dont beaucoup qu'on écoute et qu'on aime. C'est une
formule qui marche très bien, c'est clair, et je pense que nos
morceaux peuvent être déroutants parfois -pas de refrain
ou pas deux fois le même couplet- mais ça nous permet
d'aimer les jouer encore cinq ans après leur composition.
A l'écoute de
votre disque j'imagine que vous ne puisez pas vos ressources que dans
la scène hardcore, vous pouvez m'en dire plus ?
Antho : Je pense
qu'au final nos influence sont beaucoup plus punk rock dans
l'ensemble que hardcore ! Mes groupes préférés
sont Hot Water Music, Flying Donuts, Pearl Jam, Second Rate, AFI, At
The Drive-In, Burning Heads et Flamingo 50.
AD : Oui, je pense
aussi qu'on est des punk rockers qui font du hardcore. On vient tous
du punk rock à la base, français ou anglophone. Quand
on a créé le groupe, nos influences venaient de groupes
hardcore mélo comme Rise Against. Maintenant je pense qu'on
s'inspire beaucoup plus de groupes comme The Bronx, Refused ou
M*Sixteen. Mais à côté on écoute vraiment
beaucoup de styles différents et dans le punk rock ça
va du punk français au hardcore oldschool en passant par NoFX
ou Anti-Flag, AFI avant les deux derniers albums, Against Me !,
etc. Chaque groupe nous apporte quelque chose de différent,
qui ressort forcément dans nos compos.
Je trouve votre disque
déjanté mais c'est rien à côté de
ce que c'est sur scène, comment abordez-vous ça ? Y a
une grosse touche de spontanéité quand même.
AD : Merci ! La
spontanéité est super importante pour moi. Après,
on met beaucoup de temps à composer, certes, mais quand on est
sur scène on vit vraiment ce qu'on joue, on vit vraiment les
émotions qu'on veut faire passer. Et comme notre musique est
plutôt rapide est agressive, on a tendance à tout
balancer dans tous les sens... On est super fiers de nos compos et
quand on les joue on essaye de tirer les gens avec nous, de les
entraîner dans notre univers. Et quand ça passe, quand
on voit ne serait-ce qu'un regard qui dit « oui, putain,
oui ! » alors c'est la meilleure des récompenses.
C'est pour ça qu'on essaye de toujours tout donner et même
plus, même s'il n'y a que quatre personnes en face de nous. Et
je pense que le côté spontané vient de là,
mais aussi du fait, comme je le disais, que nos chansons sont
composées principalement à partir d'improvisations.
Justement, même
si musicalement ce n'est pas ce qui se rapproche le plus de ce que
vous faites, je retrouve un peu l'ambiance positive et fêtarde
de groupes comme Good clean fun ou 7 seconds à vos
concerts, vous en pensez quoi ?
AD : C'est marrant,
à chaque fois qu'on nous compare à un groupe, mais à
CHAQUE FOIS, hein, c'est un groupe qu'on ne connaît pas ou
qu'on aime pas ou qu'on écoute juste pas ! Après,
ambiance positive et fêtarde, oui, c'est sûr ! On
est là pour partager notre passion, pas pour se mettre sur la
gueule. En plus on essaye de faire passer un message positif, c'est
ce que je fais dans mes textes. Le punk rock et le hardcore m'ont
beaucoup aidé et beaucoup apporté, si je peux apporter
quoi que ce soit à quelqu'un, ça serait juste génial.
Certains de mes textes parlent du coup de reprendre le contrôle
de sa vie, d'assumer ses idées, ses tendances sexuelles ou non
et de se faire accepter tel-le que l'on est. Et puis c'est vrai qu'en
concert, on dit souvent « approchez-vous, on est
gentils ! »
Comment ça se
passe la scène punk hardcore dans le sud est, quels groupes
vous inspirent ? Marseille c'est très rock n roll.
Antho : Marseille, heureusement qu'il y a des
assos comme Chavana et Massilia's Burning !!! qui organisent des
tas de choses là-bas, qui travaillent vraiment bien et qui
permettent de faire vivre la scène punk rock et hardcore dans
notre coin. Et puis dans le sud est il y a nous aussi, le Rising Dead
Boys (il faut bien se faire de la pub) qui sommes en gestion de
locaux de répète et qui organisons une date par mois à
l'Humus. D'ailleurs si vous cherchez une date envoyez-nous un mail à
risingdeadboys@laposte.net ou par courrier: Rising Dead Boys 45, ch
du Grand Jas 13580 - La Fare les Oliviers, on est toujours en
recherche de groupes cools !
AD : La scène
dans le sud est est divisée géographiquement entre
Nice, Toulon et Marseille, qui est la plus importante. C'est une
scène quand-même très spéciale, avec un
public en règle général assez froid. Beaucoup de
groupes qui faisaient salles combles dans le reste de la France ou
ailleurs s'y sont cassé les dents... Il y a énormément
de groupes, mais malheureusement le public ne suit pas toujours et
les groupes eux-mêmes ne se sentent pas souvent investis et ne
se soutiennent pas toujours les uns les autres, c'est vraiment
dommage. Du coup les organisateurs s'épuisent et se ruinent un
peu plus à chaque concert. Heureusement qu'il y a des
passionnés qui ne lâchent rien !
Après, je ne pense
pas que nous soyions influencés musicalement par des groupes
du sud est. Par contre, quand on voit des groupes Niçois (à
peu près) comme I.M.O.D.I.U.M ou Xtramedium qui se bougent le
cul et tournent tout le temps et partout, c'est sûr que ça
nous donne envie d'en faire autant !
Quels sont vos projets
?
AD : Antho s'occupe
de nous prévoir des week ends de concerts pour le dernier
trimestre 2012, certains avec Lunch, et une petite tournée au
mois de décembre avec Xtramedium. On devrait peut-être
faire un clip, aussi.
Antho : Je pense
qu'un album serait le bienvenu ! Et bien sûr faire le plus de
concerts que l'ont peut et partager avec les groupes et les gens que
l'on croise sur la route ! Notre principal projet reste quand -même
de survivre...
Un dernier mot
Antho : Merci a toi
et à l'intérêt que tu nous portes, c'est notre
plus belle récompense quand on nous donne l'occasion de nous
exprimer, et quand on s'intéresse a ce que l'on fait ça
nous fait toujours chaud au cœur !
AD : C'est clair,
merci ! A celles et ceux qui lisent ça, merci aussi,
n'hésitez pas à nous contacter pour quoi que ce soit,
n'hésitez pas à aller à la rencontre des
groupes, surtout si vous aimez ce qu'ils font, soutenez les concerts,
soutenez les artistes et les organisateurs, soyez curieux-ses et
faites des groupes !
ACTU
ALL I NEED "Second chance"